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  • Arthur Rimbaud et son arc en ciel de voyelles



    L
    e poème est déjà complet, il est déjà beau quand « A devient noir, E blanc, I rouge, U vert et O bleu ».Ces couleurs qui rythment le poème nous permet d’entrer dans le poème de partout où l’on est, quel que soit notre humeur.

    « A, E, I, O, U » comme un : « Do, ré, mi, fa, sol, la, si » sont là pour musiquer nos promesses quotidiennes. Plus divin que les consonnes ternes et sans couleurs ; ils apportent chez nous et surtout chez nous tous l’alchimie qu’il faut pour nous emmener vers l’oméga poétique et spirituel.

    A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,

    Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
    A, noir corset velu des mouches éclatantes
    Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,
    Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
    Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
    I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
    Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;
    U, cycles, vibrements divins des mers virides,
    Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
    Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;
    O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
    Silence traversés des Mondes et des Anges :
    - O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -
    Arthur Rimbaud