Mlikadol’s Mentor, jeune poète haïtien, nous offre son troisième recueil de poèmes « Le vide, la ville ». Sa ville contée semble une ville mourante, où rien n’est sûr, si ce n’est le doute dans tout son brouillard. –
Sa poésie est limpide. Pas beaucoup de mots pour expliquer les maux de la ville. Mlikadol's Mentor, jeune poète haïtien, qui a participé à l'anthologie de poésie et d'art haïtien titrée Cahier Haïti, coordonnée par Fred Edson Lafortune et James Noël, nous peint une ville qui stagne, comme figée dans le présent par des forces surnaturelles. Peut-être est-il en train de parler de la ville qui l'a vu naître, Port-au-Prince.
[...]Toute ma vie se déroule
Dans cette ville Aux mille histoires synonymes
Nos doutes sont mêmes
Les rêves les mêmes
Nos destins prennent mille chemins inverses [...]
Le tout jeune poète sait comment s'agripper à des mots pour camper des réalités. Il plonge dans la ville. Il nous parle de ses doutes, comme pour dire qu'ici rien n'est sûr. Mentor rappelle à nous, cette majorité muette, comment la ville est construite sur du sable mouvant. Si on y doute de la vie, peut-on alors parler de l'existence de cette ville?
[...]Ici on dîne
Les maux du doute
Soir après soir
On vit ici
Des mots du doute
Ici
C'est la ville aux
Doutes Partiels
Ici
On doute encore de la vie
On doute encore du doute [...]
Dans Le vide, la ville, le jeune auteur parle des villes cosmopolites, comme New York. Mais il ne s'y attarde pas. Il est beaucoup plus intéressé par sa ville dans tous ses contours. Une ville où les verbiages ont la part belle. Une ville où les chefs ne parviennent pas encore à jeter le pont entre l'action et la prouesse rhétorique. Son avenir semble alors être son présent.
Ma ville est faite
De nuages
De sang
De discours
Et de futur
En ballotage
Juno Jean Baptiste
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/159122/La-ville-du-doute