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Le Haïku, c'est quoi?

Un peu d'histoire

Introduit en France au début du XX° siècle, par Paul-Louis COUCHOUD (1879-1959), le haïku est une tradition japonaise vieille de plusieurs siècles, elle-même, héritée de la poésie chinoise du premier millénaire.

4 grands noms jalonnèrent les siècles : BASHÔ (1644-1694), BUSON
(1716-1783), ISSA (1763-1827), puis SHIKI (1867-1902).
Ce dernier inventa le terme haïku (à partir de haïkaï et hokku), et Bashô est reconnu par tous comme LE maître du genre.
HAIJIN, voilà comment on appelle celui qui écrit des haïku(s).

L'art du haïku se résume ainsi : émouvoir, en peu de mots, en
suggérant des moments ordinaires. On peut remarquer quelques règles :

1. La brièveté

Les auteurs utilisent fréquemment la forme classique japonaise (17 syllabes
réparties en 3 segments de 5,7 et 5 syllabes), et parfois des formes libres : moins de 17 syllabes sous la forme court-long-court ou non, selon l'effet
recherché. Les tercets dépassant 17 syllabes sont rares.
Cette concision est indispensable pour aller à l'essentiel. L'auteur doit
apprendre à chercher le mot juste pour saisir son croquis sur le vif, comme
un peintre choisit ses couleurs avec rigueur.

2. La sobriété

Le haïku est écrit sans fioritures. Quelques mots suffisent. Mais il faut être attentif à ne pas rendre le haïku trop abstrait ou incompréhensible. Il ne doit pas être écrit sous un style télégraphique. Il doit pouvoir être lu agréablement.

3. La nature & le haïku

Traditionnellement le haïku est ancré dans le cycle des saisons. Celles-ci sont citées ou suggérées. La nature est thème principal du haïku. Certains sujets (guerre, amour, sexe, ...) sont en réalité réservés au senryu, petit poème de l'instant, également.

4. L'instantané

L'auteur de haïku parle d'un instant, vécu, si ordinaire qu'il en est devenu
extraordinaire, et il tente de partager l'émotion qu'il a ressentie alors. Il est indispensable que l'auteur suggère ses sensations, car le haïku ne
doit pas être une simple description ou un banal constat, mais il doit être
attentif à ne pas interpréter ou analyser ce qu'il a vécu, afin de laisser le
lecteur libre de toute imagination.

Ainsi que le dit Paul-Louis Couchoud :

« C'est un simple tableau de trois coups de brosse, une vignette, une
esquisse, quelquefois une
simple touche, une impression. »

les montagnes et le jardin
s'introduisent aussi
dans le salon d'été

Bashô

fraîcheur !
le son de la cloche
quand il quitte la cloche

Buson

aux poils de la chenille
on devine que souffle
la brise matinale

Buson

un humain
une mouche
dans un salon spacieux

Issa

le monde
est devenu
un cerisier en fleurs

Ryôkan

le pont suspendu
enroulés à nos vies
les lierres grimpants

Bashô

à l'aube
le chat sans maison aussi
miaule d'amour

Issu

rien que des hommes
et au milieu une femme
quelle chaleur !

Shiki

                                                    Source : http://boudully.perso.cegetel.net/haiku.HTM

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